Bon bon bon... je rentre de vacances vendredi donc il est possible que ce soit le 18 ou la semaine d'après, mais je me propose de meujeuter du Psaume, un univers perso avec Fusina.
Donc Psaume, c'est pour les joueurs qui : Pensent que les hussards ailés devraient être plus puissants que les chars d'assaut de 1940. Veulent un univers où quand tu vois un ennemi tu fuis parce que t'as peur. Trouvent que la nécromancie c'est vachement une orientation de loyal bon. Aiment les armures lourdes. Rêvent de nana en train de poutrer à coup d'espadon et autres épées bâtardes... Kiffent les biplans de la première guerre mondiale.
Ce sera une partie avec 3 joueurs maxi. Je préviens, Psaumes, c'est sanglante, c'est mortel, et c'est *dur*, mais dur du genre "à chaque engagement tu perds la moitié de tes soldats et 9/10 des officiers que tu croises te rétament la gueule en trente secondes quand tu te tues pas tout seul en foirant ta propre magie". Donc ceux qui aiment jouer les grosbill, laissez tomber, c'est pas pour vous
Pour vous donner une idée de l'ambiance, je vous livre un extrait du prologue joué par Odal et Camille (la joueuse de Ethel pour ceux qui ont fait du HP avec moi).
C'est la nervosité de son faucon qui le réveilla. Un battement d'ailes désordonné, un croassement rauque de l'oiseau sous la tente de toile brune. Le capitaine Bonjean se glissa hors de l'abri après avoir libéré la bête. Depuis qu'il exerçait en tant qu'officier de la reconnaissance lourde, il avait appris à se méfier de tout lorsque le rapace faisait des siennes.
A l'extérieur, la nuit ne lui réservait que pénombre au sein d'un brouillard qu'une lune presque ronde rendait gris.
L'homme huma l'air, debout près du feu que le soldat de garde entretenait mollement. On y voyait vraiment que dalle, la faute à l'officier qui avait eu la bonne idée de couvrir le coin d'une telle purée de pois. M'enfin, il parait que par temps de brume et en pleine nuit, la cavalerie ne chargeait jamais... il décapuchonna Chasseur et le laissa s'envoler. Etait-ce les chevaux du deuxième régiment qu'il entendait piaffer ? Un mauvais pressentiment lui enserrait la poitrine
La cavalerie ne charge jamais de nuit...
Mais beaucoup d'autres choses pouvaient charger. L'infanterie. Les commando. Et les animaux, avec leurs instincts bizarres, s'agitaient parfois lorsqu'on chargeait les tubes de l'artillerie d'en face.
Bonjean ploya le genou, posa délicatement sa main droite sur la terre humide. Ses paupières s'abaissèrent et ses lèvres s'entrouvrirent pour laisser couler les mots du psaume : Que de crimes, de guerres, de meurtres, que de misères et d'horreurs n'eût point épargnés au genre humain... Le psaume déversa sa lueur dorée en longues lignes de texte, de sa main jusqu'à l'oreille qu'il colla au sol. La terre lui transmettait ce qu'elle entendait dans un rayon de plus en plus grand, jusqu'à... était-ce d'autres chevaux dont il captait les sabots, de l'autre côté des lignes ennemies ?
Ils doivent être nerveux comme les nôtres...
"Réveilles les hommes," ordonna-t-il au garde.
Voilà qu'ils se calmaient déjà. Fausse alerte, non ? Ou pas. On ne savait jamais. Un homme de la reconnaissance lourde, ça se réveillait, ça se rendormait, sauf quand c'était mort. Mieux valait les lever pour rien que de ne plus les lever du tout.
Il sursauta. Cela, il l'avait entendu de son oreille humaine ; un cri, non, un écho dans la nuit, une voix qui résonnait comme si un gigantesque mégaphone l'avait projetée entre les parois d'une vallée. Une voix qui hurlait...
"HUSARIA !"
Il se releva et cria à son tour : "AU FOSSE ! TOUS AU FOND DU FOSSE !"
Avant de courir lui même, et dans son dos retentissait pour la seconde fois le cri, relevé par les trois cent voix des cavaliers dont il imaginait sans peine les armures rutilantes : "HUSARIA !"
Il courait, aussi vite que ses jambes le pouvaient. Le fossé apparu comme par miracle dans la brume. Soixante centimètres de profondeur, pas beaucoup plus de large. Il se jeta au fond de la tranchée et se tassa, se tassa...
"HUSARIA, Opłat !"
Et la terre trembla.
Une botte frappa son épaule alors que quelqu'un d'autre s'abattait devant lui. Sa joue s'empoissait de terre. L'air s'épaississait autour de lui, et chauffait, et le martellement s’amplifiait d'un "tac-tac-tac !" qui claquait comme une voile laissée libre face au vent. Il se tassa comme il ne s'était jamais tassé et pensa : s'ils passent au dessus de nous, si un seul cheval achoppe, si l'un d'eux projète une pierre droit sur ma tête...
Mais la vague passa, une vague de vent, de chaleur et de mottes de terre à demi calcinées. Quinze secondes à peine qui semblèrent un siècle à l'officier. Quand enfin le fracas s'estompa dans le lointain, Bonjean se releva, les jambes tremblantes et les oreilles bourdonnantes. Alentours régnaient la nuit, la brume crevée de sang par les feux du matériel incendié, les râles de quelques mourants du fossés à demi broyés par la charge, les cadavres en bouillie de ceux qui n'avaient pas atteint le refuge espéré ou n'y avaient pas trouvé de place. L'artillerie repartait des deux côtés de la ligne de front, la panique gagnait les hommes au bord de la brèche sanglante creusée par les hussards de la Sainte République, mais Erwan Bonjean n'entendait qu'une chose : le cri qui dans son dos se levait de nouveau, appel de mort et de feu : Husaria, husaria, husaria, opłat...
|