hugues a écrit:
le principe physiologique des drogues et essentiellement une interaction avec les informations du cerveau. suivant les zones ou elles agissent elles peuvent deformer la perception, provoquer des spasmes musculaires, alterer les idées et la mémoire.
Justement, comment intégrer ça en partie ? Bien sûr des contractions musculaires c'est évident : ça passe de toutes façons par les perceptions du PJ et c'est tellement surprenant que le dire au joueur ("ton bras part dans la mauvaise direction et l'objet que tu tenais s'écrase contre le mur") produit le même effet sur lui et sur son personnage (à peu près). Situation idéale mais qui peut vite devenir lassant si finalement les effets de la drogue sont limités à la créativité personnelle du MJ.
La mémoire altérée, c'est une toute autre affaire, les idées qui ne fonctionnent plus dans l'ordre, le MJ doit sacrément maîtriser pour en rendre l'effet au joueur. On peut dire au joueur que son perso ne trouve plus ses idées mais le perso en vient à ne plus pouvoir penser. Si le joueur n'est pas particulièrement acéré sur les schémas de pensée de son personnage et n'arrive pas de façon instantannée à faire la part des choses entre ce qui est acceptable et ce qui est court-circuité, la différence entre l'esprit du joueur et celui du PJ plante le PJ dans l'hébétude ou le joueur dans l'impro. Outre que c'est la porte ouverte à des erreurs qu'on ne pourra que justifier plus tard en disant "de toutes façon cette drogue avait des effets vraiment étranges", je ne suis pas sûr que ça soit très amusant pour le joueur. Ca évoque plus une interro surprise de role-play qu'un moment collectif de plaisir et de jeu créatif. Il faut une sacrée maîtrise de tout l'environnement des PJs pour leur faire vivre une scène où leurs idées sont brouillées par la drogue et où les joueurs continuent d'interpréter naturellement leurs personnages, qui semblent juste avoir un rapport à leur environnement inadéquat. Ce qui veut dire avoir énormément préparé le scénario, ou avoir une feinte pour fausser les informations du/des joueur en amont et les mettre dans une situation où leurs réactions seront inadaptées sans qu'ils arrivent trop à identifier pour quelle(s) raison(s).
Pour en revenir à la modification des perceptions (sujet sur lequel j'ai le plus réfléchi) les joueurs dépendent entièrement du MJ sur le plan des perceptions. Si leur connaissance de leur PJ est correcte, ils savent comment celui-ci pense, quelle est son histoire, ce qu'il aime ou pas, sans l'aide de leur MJ. Deux joueurs peuvent se rencontrer et échanger quelques mesures de roleplay sans la présence de leur MJ. Pour ce qui est des actions c'est presque la même chose. Sauf cas où les règles doivent intervenir, le joueur peut décider que son PJ porte la choppe de bière à ses lèvres (jusqu'à un certain point) et arrive à y boire. Le MJ n'est pas du tout indispensable pour faire une soirée dans une auberge entre deux joueurs qui jouent leur PJ (d'ailleurs le MJ est plutôt là pour les coups désagréables que pour les soirées sympas, c'est la règle de base). Et même quand les règles rentrent en jeu, des joueurs expérimentés peuvent très bien s'en sortir. Des samuraïs peuvent se duelliser à leur aise en dehors de la présence de leur MJ si le coeur leur en dit (et que les jolueurs font ça de puis suffisamment longtemps pour connaître les règles). Par contre, le reste du monde est muet pour eux si leur Meneur est absent (à l'exception notable de ce qui se passe dans Ambre, peut-être). Impossible de rien voir si mon MJ ne me le dit pas. Et c'est pareil pour tout le reste, tout ce qui se passe, j'ai besoin d'un MJ pour l'amener à ma conscience et l'intégrer dans l'univers mental de mon personnage. C'est pour cette raison que j'insistai sur cet aspect et que la question des drogues m'intriguait. Le rôle fondamental du MJ est ici soumis à variation.
Cela dit c'est vrai que les actions des drogues peuvent être assez diverses et qu'on ne peut pas limiter çà à une distorsion des perceptions. Pourtant est-ce que penser ce n'est pas ressentir avant tout ?
Alexandre