Bon je me lance...

J'ai eu plusieurs expériences excellentes c'est évident. Mais je me souviens d'autant plus de celle-ci car elle s'est déroulée dans la meilleure campagne que j'ai fait en tant que PJ jusqu'à maintenant.

Je faisais un donjon et dragon 2e édition à l'époque. Ce n'était pas un univers officiel. Notre MJ préféré l'avait créé lui-même. Mon perso était un prêtre/mage (eh oui à l'époque, le biclassage était plus simple). Il était loyal bon en alignement... Je pourrais m'étendre mais je m'égarerais.

Mes compagnons et moi-même avions pas mal voyagé. Nous passions la nuit dans une caverne située sur un territoire désolé où un empire du chaos en pleine décadence y exerçait sa cruelle autorité. Étant un homme "d'église" ou de temple et un adepte profane, je pris le dernier tour de garde afin de prier et de mémoriser mes sorts pour la journée. Soudain, j'entendis des cris de petite fille. Cette dernière était en haillon, poursuivi par deux chevaliers noirs (en tout cas vétu de noir). Je vis le corps de la jeune silhouette se faire transpercer par l'un des deux autochtones. Il ne m'a fallu qu'une fraction de seconde pour bondir et m'emparer de ma morgenstern. Je réussis à désarçonner le responsable de ce crime abjecte et à le tuer.

Ce qui ne fut pas le cas du 2e chevalier. Ces éstafilades réveillèrent mes camarades. La première chose qu'ils virent était mon corps sanginolant recevant un ultime coup d'épée bâtarde me faisant cracher une gerbe de sang. Inutile de préciser que la vie de mon meurtrier passa rapidement à trépas.

Mon perso était bel et bien mort. À partir de là, les autres joueurs supplièrent notre meujeu de faire une prière au dieu des dieux, dont je ne me rappelle plus le nom, pour me ressusciter (ce qui est normalement une perte de temps au vu des règles). Le MJ consentit à leur donner une chance s'il faisait une prière role play...

C'est là que c'est devenu intéressant. Exit les biscuits apéro, soda ou autres chips. Les joueurs m'allongèrent sur la table. L'autre prêtre du groupe commença à formuler une supplique improvisée à son dieu au milieu de nulle part. Il faut préciser que nous jouions dans une véranda où les voisins qui faisaient un barbeuk en face nous observaient et c'était particulièrement fendard. Ça faisait très secte et non seulement on s'amusait bien sur le contenu de la partie, mais en plus on s'imaginait ce qu'ils devaient se dire en face.

Cette ambiance était exceptionnelle et j'ai rarement retrouvé ça. J'espère que vous aurez pris autant de plaisir à lire ce post que j'en ai eu à lire les votres.

Ah d'accord, ce genre d'expérience atypique.
Eh bien moi il y eu la fois où je jouais un chouette paladin charismatique et où je me suis retrouvé à courtiser la princesse locale (une bombe sexuelle), pour finir par arriver à la séduire et à la poutrer (le but ultime). On jouait sur une plage pleine de monde, et quand j'ai finis par arriver à passer par derrière (!), mon pote Marcel à baissé son maillot de bain et... Nan, j'déconne! Allez, avouez que vous y avez cru un petit peu.
En fait il me faudrait évoquer de nombreuses expériences pour répondre justement à ton intervention (sans doute parce que j'ai rien à ce niveau). Dans le même registre, il y a eu la prise d'Otosan Uchi, où ma shugenja Soshi arpentait tout l'appartement en hurlant "Longue vie à Shoju, Premier du nom", masque sur le visage et de concert avec l'autre PJ scorpion au beau milieu de la nuit (il y a quelques grues qui grinçaient du bec à ce moment-là).
J'évoquerai bien les parties de Hurlement à Roleplayiser sur un costume pendant quatre heures et sur un numéro pendant une campagne. Ou celles d'Ambre où alcool et pétards (oups) coulaient à flot et venaient crédibiliser nos roleplays.
Les parties de Vampire où les bougies sont venues couler sur ma fiche de personnage au moment le plus exaltant pour marquer éternellement le souvenir de l'étreinte de ma première infante.
Le début de la campagne Fading Suns où mon aurige de pilote subtilise après un quart d'heure de jeu la clé de saut pour faire dérailler tout le groupe de la trame (je l'ai pas fait finalement celui-là).
Les harcèlement sur notre MJ de INS/MV pour qu'il lise et apprenne la campagne Baron Samedi dans l'heure pour nous la faire jouer dans la semaine (çà ça a marché).
Les orgies de Bloodlust (toutes les parties de Bloodlust étaient des orgies) où un PJ se retrouve (pour une fois qu'on faisait le scénar et qu'on avait des ennemis dangereux) coupé en deux et où un autre, par vengeance d'arme, entreprends de sodomiser la moitié inférieure restante alors que le reste des ennemis se rue sur nous!
Un septième mer où l'on avait réécrit des chants trad' bretons à la sauce montaginoise et où l'on a finit par entendre nos clameurs du fin fond d'un marais d'Eisen, alors que l'escrimeur castillan improvisait une tauromachie avec un vers albinos géant (enfin un monstre de cet acabit croyez-moi). Du grand art ! Dans les prisons d'Crieux, Lan-Dilalilalan, Dilalilan dilalilalan...
Un one-shot Cthulhu gaslight aussi, où les morts-vivants envahissaient le sous-sol de Paris (ben oui juste des morts-vivants) et où les PJ terrorisés fuyaient les catacombes en croyant à l'invasion de Cthoniens alors que c'étaient les échos du passage du métro qu'on entendait ! Très fort.
Un scénar de Star Wars avec un gamin de douze ans totalement (presque) newbie et sa grand-mère. Le petit avait finit par mourir dans un crash après une ou deux heures de jeu (il faut dire qu'il était très chiant mais c'était même pas fait exprés promis juré) mais ne comprenant pas la situation, il n'a pas cessé de nous harceler de tout le scénar pour savoir "quand c'est qu'il revenait ?" (tape sur le système çà à la fin).
Et enfin un autre Ambre qui avait duré une semaine (si si) et qui se déroulait effectivement (entre autre) à la plage lors de vacances dans les landes où on avait réuni 9 mecs et 4 filles pour tenir les rôles titres, et où les role-plays s'improvisaient dans les moments les plus hallucinants, à la crêperie, dans les douches du camping enfin un peu partout pour que nos magouilles restent discrètes (noblesse oblige)... très sympa.
Je ne vous dirais rien des exploits de notre Ravnos pendant les "vampire l'âge des ténèbres". Il y a des bornes aux limites de la décence.
Bref j'en oublie sans doute, mais on peut dire qu'il m'aura empêché de dormir ton post, ah ah.

Alexandre

Chacun trouve son bonheur là où il peut

J'ai récemment posté sur un autre forum, dont le topic traitait des émotions fortes dans le jdr (en l'occurence ici: Warhammer), le descriptif du scénar qui nous aura fait craquer mes joueurs et moi.

C'est une saga que je me suis promis de m'appliquer à écrire un jour (en souvenir d'un vieux copain), dont voilà le fil. C'est un peu long, mais chaque élément compte.

Cette campagne a duré 3-4 ans, et c'est de la fin dont il s'agit.


Tout commença au sortir de la campagne Repose Sans Paix de Warhammer 1: j'ai 7 joueurs (Olaf et Helmut, 2 nains, un mago: Hans (féru de culture naine), 2 elfes, un duelliste bretonien et un bon bûcheron humain.
J'enquille sur la Campagne des Pierres du Destin et en arrivant pès du Yetzin, les PJs tombent sur un convoi nain qui s'est fait massacré par des orques brandissant l'emblème de la Hache Sanglante. Une seule survivante, la petite naine Rynia, que les dwarfs (et le mago) se promettent de protéger et de l'amener à Karak Hirn.

Quelques scénars plus tard: complexe de la cascade (Feu dans al Montagne). Les PJs partent dans les tunnels purger les Homme-Bêtes et laissent le mago et Rynia à l'arrière à l'entrée des grottes. Les hommes bêtes passent par la rivière, neutralisent le mago et blastent la gamine.

Première blase. Il a fallu arrêter la séance les dwarfs et le mago avaient trop les boules. Ils deviennent Slayers et le mago se tond la tête, se fait la crète, se tatoue en signe d'aadhésion à la peine et à la responsabilité à laquelle il a failli.

Déjà petite émotion.

Plus tard: sur la route du temple de l'aire: le groupe croise un Slayer qui a tout perdu dans l'attaque de sa mine par les orques de la hache Sanglante. Il a repéré un camp orque et va leur faire la peau. Mes 2 slayers décident de l'accompagner (les autre filent au temple de l'aire protéger le cristal de feu). Les slayers attaquent. le PNJ se fait retourner grave, et Olaf se prend un gros coup de hache ar le Boss Orque qui lui fout la vieille hémorragie. Helmut met en fuite le boss, et essaie de panser les plaies de son ami... en vain.

Olaf meurt. Il pleut.

Helmut l'enterre.

Dans le bruissement de la pluie il entend des sanglots: dans une cage parmi les décombres, plusieurs naines capturées ont perdu leurs membres et la raison. Helmut n'a d'autre choix que de les achever. Au milieu de ce cauchemar, il trouve une enfant naine apparemment saine et sauve, mais atrocement terrorisée. Il la prend dans ses bras et rentre avec elle au temple de l'Aire, avec la Hache de Olaf.

2ème émotion. Le scénar a duré 2h30: plus personne n'avait le coeur à jouer: vrai tristesse chez les joueurs.

Je suggère au joueur de Olaf, qui n'a plus de PJ, de jouer Olan, le fils de Olaf à la recherche de son père (qui était engingneur). Il retrouve le groupe au temple de l'Aire, apprend la mort de son père et se voit remettre sa Hache par celui qui l'a enterré.

Tout le groupe réalise les pisodes 2, 3, 4 et 5 de la campagne sans perte, avec tout un tas de scénars supplémentaires (la campagne a duré 3-4 ans). Olan, qui a rejoint le groupe lus tard et est plus jeune que les autres, se voit interdire par les autres PJs l'utilisation des pierres de cristal. Frustré, il ne pourra pas y avoir accès.

Fin de Coeur du Chaos: je choisis la fin "Warhammer": Ceux qui ont utilisé les cristaux sont soit consumés, évaporés, liquéfiés ou transformés en statue de sel selon le cristal. Mais je la modifie un peu: à chauqe aube nouvelle, les PJs perdent 1 point de destin. Quand ils sont réduits à 0, ils meurent avec le levé du soleil.

Ce qui laisse 4 jours à Helmut pour retrouver le Boss orque qui a tué Olaf.

Han est toujours là et il lui reste 3 jours. Olan, qui est devenu slayer entre temps, entend bien venger la mort de son père... et Reika, la gamine qui ne parle toujours pas, reste avec eux car les autres membres du groupe sont morts lors du crash ou suite aux pouvoirs des cristaux.

Et là eut lieu le scénar d'anthologie.

Les PJs avaient repéré le camp orque: 2 jours de voyage. ils entrent dans le complexe nain réaménagé par le vieux réseau en ruine de l'Ungrid Ankor.
En chemin, ils découvrent de vieux tombeaux nains qui furent profanés. Hans trouve parmi les décombres une petite amulette elfique d'avant la Guerre de la Barbe, dont un des trois joyaux émet encore une faible aura magique. Il confie le bijou à Reika en lui mettant autour du coup et en lui disant que cela lui portera bonheur.

Plus tard, toujours dans les tunnels et se rapprochant de l'antre orque, le groupe doit faire une halte: Hans, le mago, est pris de convulsions. Il tombe au sol et se liquéfie en quelques secondes: la 4ème aube vient de se lever. Je demande au joueur de me rendre sa fiche. Il vient de mourir. (j'ai cru que j'allais me faire tuer: les joueurs n'ont rien dit mais les regards criaient tous "Tin pas comme ça bordel!!").
Le moral en ayant pris un coup, les nains décident de poser le camp, de rassembler les affaires du mago, de prier pour lui et de se reposer. Lorsque Olan se réveille, il découvre à ses côtés une tresse de la barbe de Helmut: celui-ci a finalement décidé d'affronter son destin seul.
Olan reste dans les ténèbres à ce demander ce qu'il doit faire, avec Reika qui dort toujours du sommeil des anges, quand il entend le cri de guerre d'Helmut!!
Ni une ni deux il faut qu'il aille aider son ami: il prend Reika sous le bras, court comme un dératé et arrive au niveau d'une corniche qui surplombe une arène: Helmutt se bat comme un diable. Olan dit à Reika de bien rester à l'abri et plonge se battre aux côtés d'helmut.
Les voilà vite submergés: les blessures pleuvent, la petite pleure en voyant le triste spectacle des slayers épuisés au bord de l'abîme.
J'ai attendu que le joueur d'Olan, de frustration, hurle 'Tin Hans mais pourquoi il a fallu que tu meures on a trop besoin de toi!' pour interpréter Reika:
La petite, pleurant tout ce qu'elle pouvait, serrait son porte bonheur et entre deux sanglot appella "Tonton Hans, tonton Hans!"

Et là Piste 4 du Retour du Roi en zik de fond: la dernière gemme du pendentif elfique se met à briller de mille feux. Des volutes de magie éthérée, dorée, envahissent l'arène et convergent en un point en hauteur, pour former une silhouette! Un visage se dessine: Hans!
En clair j'ai doté le pendentif du sortilège de Magie Haute "Apothéose" de Warhammer Battle: rappelle un mort pour une durée limitée: sa silhouette éthérée, dorée, récupère tous ses points de vie et tous ses points de magie pour 24h! Hans est avec nous pour une journée de plus!
Le joueur de Olan a sauté sur ses genous depuis le canap en hurlant "YEESSS"!!
Imaginez les mains tremblantes du joueur de Hans, saisissant sa fiche de perso comme le plus précieux des parchemins, le yeux ne savant plus quoi regarder, et d'une voix tremblante qui nous dit "Elémentaux, j'invoque des élémentaux! (il était sorcier élémentaliste N4). Le sort passe avec un 01 au commandement des entités: nettoyage de l'arène.

Puis voyage dans les profondeurs du repaire, libération d'esclaves des orques, bataille rangée et arrivée, finalement, dans une vaste salle, en face du Boss orque qui était monté sur son sanglier de guerre.
Il reconnait Helmut, beugle, et charge.

Helmut n'a fait qu'une attaque: un seul jet de dé. Un 04 si je me souviens bien, puis des dégats à ralonge (fureur d'Ulric x3).

L'orque est tombé raide, tranché en 2.

Les cristaux neutralisés, les ennemis dispersés, les esclaves libérés, c'était la fin de la campagne... et la 5ème aube allait se lever.

Vint le moment des adieux.

Hans eut la pudeur de laisser Olan et Helmut se dire adieu. il serra leurs mains puis emmena Reika avec lui pour lui montrer les fresques de la Grande salle racontant l'histoire de la mine.
Helmut et Olan firent se dirent adieux. Ils se postèrent à une haute fenêtre et contemplèrent les montagnes en attendant les premiers rayons du soleil. Olan fit le serment qu'il se montrerai digne de l'héritage que ses compagnons laissaient lorsqu'il se rendit compte que d'Helmut il ne restait plus que quelques cendres qui se dispersaient dans le vent.

Puis d'entendre des petits pas derrière lui, et la voix d'une enfant:
"Tonton Hans est parti".

Il m'a fallu d'interminables minutes pour arriver à articuler ces 4 mots.


Io.

Excellent

Ma question est joueront nous ensemble à la même table (MJ ou PJ) un de ces jours?

J'ai adoré ton post.

En même temps fait attention, tu pourrais générer des troubles du sommeil chez certain...

Avec plaisir!
J'ouvre mes tables Warhammer à partir de juillet. Ce sera l'occasion de quelques parties.

Content que ma façon d'appréhender le jdr ait plu!

+

Io.

Tu masteriseras à Trollune?

Oui.
J'ai des idées de scénars derrière la tête.

Je posterai dans le Topic Warhammer 2 dans la section jdr.

+

Io.

Moi je veux jouer mon nain, sinon je tape Lukather

Aucun souci ... je regarderai Iodrigar



Tiens, ça me fait penser, je pourrais faire une elfe ... comme ça je taperai sur le nain d'Ariakas .

Ca peut faire un super souvenir.

Je savais bien que tu étais une tapette

Oui une tapette à nain

Bon sérieusement, mesdmoiselles et messieurs, n'avez vous pas d'autres expériences à raconter?

Lion, par exemple, tu as dis que tu en avais eu plein, vas y crache le morceau...

Toujours à Warhammer:

Krom, dit Le Fougueux, était un engingneur nain qui participa à la quête des pierres du destin aux côtés, entre autre, de Francesco, un apprenti sorcier qui se destinait à l'illusionnisme et de Mathilda Jorgen, présentée comme une guérisseuse humaine.

3 autres compagnons dans le groupe: un voleur, un mercenaire et un sorcier du feu.

Francesco et Mathilda étaient 2 PJs cultistes de Tzeentch. Les joueurs m'avaient supplié de pouvoir jouer des cultistes et j'ai accédé à leur requête tout en ne trahissant pas leur secret.
Mathilda et Francesco étaient donc dans la vallée du Yetzin, envoyé par un culte de Tzeentch spécialisé dans la récupération d'artefacts anciens, basé à Nuln.
Au fil de la campagne, les cultistes, toujours sous couverture et entourloupant les autres joueurs, s'accaparèrent les cristaux de pouvoir les uns après les autres, prétextant leur étude, et se débarassèrent du sorcier de feu habilement au temple de l'aire en feignant un fumble du cristal d'air (ah non!!! Firel!!!! je voulais pas balancer ces 10 éclairs sur toi mais sur le chaman orque!!! Tin de cristal touché par Tzeentch!).

Ils prirent soin de ne pas se débarrasser des autres PJs tant qu'ils n'avaient pas tous les cristaux, et promirent au nain qu'ils ramèneraient tous ensemble les cristaux à Karaz a Karak: ces artefacts nains devaient rester chez les nains (à l'époque, en 1996, il n'y avait pas de Heart of Chaos (PdD Vol5)).

Le 4ème cristal récupéré, il fallait s'occuper des anciens compagnons devenus parasites.

Il éliminèrent le voleur en douce, et avaient l'intention de se débarrasser des 2 autres lorsqu'ils furent retrouvés par le culte. L'un des Magisters, Banauer, qui s'était déplacés, héla Mathilda pour qu'elle lui remette les cristaux. Ni une ni deux, Krom le fougueux n'était pas de cet avis et était tellement convaincu que Mathilda et Francesco étaient ses amis qu'il chargea Banauer.
Un combat s'ensuivit, qui se termina... par la mort du mercenaire à cause "d'un autre fumble du cristal d'air", et par l'épée de Francesco plantée entre les omoplates de Krom.
0 point de destin pour Krom: il meurt. Son corps est négligemment jeté dans le fleuve Yetzin.

Mission remplie pour Mathilda et Francesco, qui sera plus tard connu sous le nom de Karl Zauberkünstler (qui se traduit par "illusionniste" ou "prestidigitateur").

Et c'est là que cela devient intéressant!

Le soir même de la partie, je reçois un coup de fil: le joueur de Krom avait oublié un PA du à un talisman runique (il ne savait pas quels étaient les effets et là c'est moi qui ait merdé) que je lui avait filé dans un scénar précédent. Il n'était donc pas mort!

Ni une ni deux: Krom a été laissé pour mort et a dérivé dans le Yetzin. Il sera plus tard recueilli par un nain pourfendeur de troll qui le retrouvera échoué sur la berge. Il l'emmènera au Temple de l'Aire où il sera soigné et remis sur pieds.
Il devient alors Dawi Drung Uzgul, "Le Nain Qui a Vaincu la Mort", et fait pour voeux solennel de retrouver et tuer Fransco et Mathilda, et de ramener les pierres à Karaz a Karak.

S'ensuivent 3 ans de campagne où je masterise plusieurs groupe de joueurs (17 PJs au total) dans une intrigue de fou où se mêlent rivalités chaotiques, purge sigmarite, luttes intestines entre clergés, quêtes d'artefacts à travers tout le vieux monde, course contre la montre (contre les tzeentcheux), conspiration de grande envergure des Serpents de Feu (le culte de Tzeentch) et mes 2 nains qui sont à la recherche des cristaux.

Bien plus tard, à 2 scénars seulement de la fin de la campagne, les Forces du bien qui se sont rassemblées , dont Dawi drung Uzgul et son compagnon slayer, se retrouvent dans une cité naine en ruine dans les Montagnes du Bout du Monde, où les Serpents de Feu se sont rassemblés.

Ils sont espionnés par Karl et ses sbires. Celui-ci reconnait Dawi (et je peux vous dire que ça lui a vraiment fait un choc: il ne savait pas que depuis 3 ans le nain était à sa recherche: du moins pas CE nain là!), et décide de prendre l'initiative dans leur combat final.

Imaginez la séance:
J'invite tous les PJs du groupe des Forces du Bien chez moi pour la fin de la campagne. Planqué au fond de la baraque, le joueur de Karl (les autres ne savent pas qu'il est là!). Celui-ci a préparé un piège dans lequel il espère prendre Dawi Drung Uzgul.
Seul.
Il m'a expliqué les tenants et aboutissants, on a fait quelques tests etc.

Voilà comment cela s'est passé:

Dans la cité naine, Dawi et ses compagnons décident de dresser un campement pour la nuit. Tous se repose et c'est à Dawi de prendre un tour de garde.
C'est alors qu'il perçoit un gémissement éthéré, une lamentation ternie par les âges.
(test d'Int secret pour Dawi: échec critique).
Il se tourne vers l'origine de la voix sépulcrale et entraperçoit une silhouette fantomatique. Il se dirige vers le spectre: le fantôme d'un sage nain, qui lui explique qu'il est Dawi Drung Uzgul, et que sa destinée l'attend un peu plus loin: une arme de grand pouvoir est à sa portée et lui seul peut espérer la récupérer. Mais il doit pour cela être seul. Tout fébrile, il réveille son compagnon slayer en lui demandant de prendre son tour de garde et s'éloigne seul en suivant le fantôme.

Ils arrivent dans une grande salle ancestrale, en ruine, et le fantôme demande à Dawi de s'approcher d'un pilier de pierre dans le centre de la pièce. Il s'exécute.

Puis un cercle lumineux de quelques mettre de diamètre se dessine autour de lui. Et la silhouette fantômatique s'estompe pour reprendre la forme... (et là mon joueur surgit dans la salle à manger, un sourire malveillant aux lèvres, le regard triomphant! Tous les joueurs sont subjugués: ça fit 2h que la partie a commencé!!) de Karl Zauberkünstler! le cercle lumineux qui vient de se dessiner n'est autre qu'une zone de fermeté invoquée par le cristal d'air (que mon joueur brandit dans sa main gauche)! Impossible de rentrer ni de sortir de la zone!

(Karl, étant illusionniste, avait lancé le sort "Apparence Fantomatique" pour devenir un spectre nain).

Bulle fermée, le combat va commencer! Mais avant cela des échanges verbaux dignes du meilleur théâtre d'improvisation! Passion! Colère! Haine! Venin! Promesse de Justice! et de Massacre!

Avec les artefacts, les talismans et les armes que chacun a, tous savent qu'une attaque qui passe causera la mort de son adversaire. (Tueuse de Chaos d'un côté, Tueuse de Nain de l'autre).

Aucun n'a droit à l'erreur (pas de point de destin entre PJ avec moi)

ATTAQUE! ESQUIVE! ATTAQUE! PARADE!
Le combat semble interminable! Puis Dawi fait un 02! Il frappe, blesse et tue!!

EXULTATION du nain!! (et des autres joueurs!).

Je l'ai dit, Karl est illusionniste. Il a donc droit de lancer le sort Palimpseste (en gros: se lance même après la mort: si le sort passe, sa mort n'était qu'illusoire: il ne s'est rien passé!!!).
Le sort réussit. Karl se rue sur Dawi... le touche... le blesse... et le tue!

Excellent moment de jdr, vraiment. Jamais expérimenté un combat aussi tendu et dans lequel mes Pjs mettaient autant de coeur et d'ardeur!

Ses comagnons retrouvèrent le corps de Dawi Drung Uzgul ligoté à un pilier de Pierre dans une grande salle en ruine, une blessure nette lui barrant le thorax, et la marque de Zauberkünstler sur le front.

Io.
_________________

un de mes grands souvenirs restera en tant que GM, la première fois que j'ai eu un groupe d'Investigateurs qui ont trouvé le temps et les ressources pour aller au bout des Masques de Nyarlathotep.
Ce fut long (6 mois), éprouvant (au final 1 seul joueur de l'équipe initiale aura survécu), mais après l'épilogue, de voir le sentiment de plénitude chez tous les joueurs, morts comme vivants, ça valait vraiment le coup.

Ah oui, il y a quelque chose dans les masques.

Moi j'ai aussi une expérience dans INS/MV :
Après de nombreuses années de jeu, not' groupe de joueurs avait développé des persos assez balèzes tant chez les anges que chez les démons. Dernier scénar d'une campagne maison chez les anges, un des persos clés du groupe, un grade deux de Didier (déjà c'est rare), meurt dans des circonstances bizarres lors d'une émission de télé qui n'était qu'un piège organisé par la troisième force. Le réality-chaud tourne au cauchemar avec les vachettes qui attaquent avec des pouvoirs psys, les piscines d'acide et les fusil laser qui tirent vraiment. Notre Didier n'a pas fait long feu, en fait il n'a pas atteint la fin du jeu et n'a même pas commencé le dernier scénar. Le groupe un peu atterré fini néanmoins la campagne. Notre joueur pleure un peu mais bon il s'en remet.
Quelques semaines plus tard, on fonce avec les démons. Ils commencent baron samedi je crois où il était une fois, bref notre même joueur obtient un ordre de mission très spécial. Son ange d'Emmanuel infiltré chez les démons doit faire échouer la mission sans laisser place au doute. Un peu échaudé par sa dernière partie sans doute, il met les petits plats dans les grands et sert son escouade de soldats de dieu à la sauce sorcier au groupe de PJs (il avait réussi à obtenir le vrai nom du démon de Baal du groupe et à contacter un sorcier avant le scénar). Bref avec le Baal en moins, le Bélial, le Kronos et le Vapula, tous des bons grade 1 assez balèzes, ont pas fait long feu. Une petite invocation d'Emmanuel pour bien faire comme dessert et on n'en parle plus. Tout çà réalisé en discret, sans griller la couverture de l'ange qui passe pour mort dans l'attaque. Deuxième scénar de suite où cette fois c'est tout le groupe qui ne met pas un pied dans le scénar.
Le meilleur, enfin, le grand moment reste à venir. Les joueurs sont très, très frustrés. Ils négocient dur et je finit par leur accorder un deuxième scénar le lendemain en leur disant de préparer leurs anges. Délectation sur leurs visages. L'un d'entre eux souligne quand même qu'un d'entre eux est privé d'un personnage de bon niveau je leur dit de ne pas s'inquiéter pour çà.
Le lendemain, brieffing de mission, présentation du nouveau et voilà notre joueur parti pour 20 bonnes minutes de monologue : "Salutles gars, je suis de chez Emmanuel. Vous savez, c'est nous qui infiltront ceux d'en face. Je viens de laisser un groupe de démons sur le carreau à ce propos, croyez-moi, des blattes comme eux c'est pas imaginable. A côté de çà impossible que vous soyez pire." Et le voilà qui commence à tailler un costard à ses potes, en rappelant toutes leurs conneries des deux dernières années faites avec leurs démons et tous les coups qu'il leur a fait foirer. Les autres s'arrachaient les cheveux. A la fin, l'ange de Dominique était même un peu admiratif, il y avait une lueur dans ses yeux.

Alexandre