Green Earth - Kim Stanley RobinsonGreen Earth
Auteur : Kim Stanley Robinson
Il s’agit d’un pavé monumental de 1088 pages qui regroupe la « Trilogie climatique » de KSR parue en 2005-06-07. Cette trilogie se compose de Quarante Signes de la pluie, Cinquante degrés au-dessous de zéro, Soixante jours et après. Green Earth en est une version légèrement retravaillée, mais n’est malheureusement pas disponible en français.
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Résumé :
Quarante Signes de la pluie
Demain, à Washington... Anna et Charlie Quibler œuvrent aux applications des découvertes scientifiques visant à améliorer la vie sur terre, Anna comme chef de projet à la National Science Foundation, Charlie au titre de conseiller pour l’environnement de Phil Chase, sénateur plein de bonne volonté, mais d’une efficacité relative. Or l’enjeu est de taille : il s’agit d’alerter le monde sur les dangers du réchauffement climatique global et de convaincre une administration réticente de prendre les mesures qui s’imposent. L’urgence devient criante lorsque la banquise se délite au Groenland, empêchant le Gulf Stream d’exercer son action régulatrice. Dès lors, c’est la réaction en chaîne : de terribles tempêtes frappent la Californie, puis éclatent un peu partout dans l’hémisphère nord ; des pluies torrentielles s’abattent sur Washington, qui est engloutie sous les eaux. Pour l’humanité, l’adoption des lois préparées par Charlie est désormais une question de vie ou de mort... Par l’auteur de la fameuse « trilogie martienne », un passionnant écothriller à mi-chemin entre fiction — Le jour d’après — et réalité — les inondations de La Nouvelle-Orléans — autour d’une catastrophe annoncée : les changements climatiques majeurs dus au réchauffement de la planète. Un roman prémonitoire ? Au lecteur d’en juger. Et d’agir...
Cinquante degrés au-dessous de zéro
Des pluies diluviennes ont submergé Washington. Peu à peu, les eaux se retirent, mais les inondations ont eu des conséquences effroyables... Beaucoup de logements sont devenus inhabitables, les sans-abri sont légion. Et les catastrophes s’enchaînent : la montée des eaux océaniques raye de la carte les nations insulaires, et les États-Unis sont frappés par une vague de froid qui fait craindre au gouvernement le début d’une nouvelle ère glaciaire. Au sein de la Fondation nationale pour la science, Frank Vanderwal doit agir. Vite. Il y va de la survie de la planète. Mais les enjeux de la science ne sont pas toujours ceux des politiques...
Soixante jours et après
Cette année, Washington vit un hiver des plus capricieux : froid sibérien et chaleur tropicale se succèdent de façon alarmante. Démocrate passionné d’écologie, Phil Chase vient d’être élu président des États-Unis. Dès son entrée en fonction, il prend la décision la plus ambitieuse depuis le New Deal de Roosevelt : faire appel aux savants du monde entier afin de sauver la Terre et les hommes d’une catastrophe climatique imminente. Les soixante premiers jours de son mandat vont être décisifs. Le décompte a donc commencé pour son équipe constituée de scientifiques et d’hommes politiques chargés d’empêcher le désastre. Mais n’est-il pas déjà trop tard ? D’autant que certaines agences œuvrent dans l’ombre en vue de saboter leurs efforts...
Je me suis laissé tenter par ce livre, car le sujet m’intéresse beaucoup et sera abordé dans le tome 3 d’Au Bord de l’Abîme et depuis « Chroniques des années noires » je suis devenu fan de KSR.
Au-delà du réchauffement climatique, les autres thèmes abordés sont l’espionnage de sa propre population par des agences gouvernementales (programme super-noirs), trucage des élections US, le capitalisme et le fait que tant que l’écologie ne paraitra pas rentable certains groupes n’investiront pas dedans peu importe si le monde court à sa perte. Enfin, encore une fois, on a la question du bouddhisme, toujours aussi intéressante.
Le livre est très long, KSR comme d’habitude, prend son temps. Les personnages sont terriblement normaux. Ces héros sont des scientifiques influents travaillant pour la Nationale Science Fondation, puis pour Phil Chase devenu président.
La fin est ouverte, mais optimiste. La Chine au bord du crash systémique (à cause des catastrophes écologiques, la pollution et les extinctions massives) et les USA (qui font face à des pénuries pour certains aliments et des problèmes de réseau électrique) signent un accord historique qui changera (et sauvera ?) peut-être le monde. La Chine et le Tibet se réconcilient. Franck qui fut un temps « SDF » et impliqué dans une affaire d’espionnage retrouve une vie normale.
L’univers est très proche du nôtre. Aucune date n’est donnée, mais l’histoire pourrait tout à fait se dérouler entre 2017 et 2020 (la trilogie suit les personnages pendant 3 ans). L’histoire et les catastrophes sont principalement vues du point de vue américain (KSR n’est pas un bourrin en mode America is great), mais on aperçoit aussi l’impact mondial et économique. La partie scientifique est très solide comme toujours avec cet auteur. Les raisons du réchauffement, ses mécaniques, son impacts et les éventuelles solutions (écologiques, sociétales, économique) sont abordées, et ce dès les années 2005 à 2007.
Le seul vrai défaut pour moi est la solidité de l’ouvrage. Colossale, sa couverture est très fine. Du coup le livre voyage assez mal dans les sacs et sacoches. Le mien n’est pas ruiné, mais il est usé et corné.
Je donnerais un 9.9/10 à ce gros pavé.Si vous êtes intéressé par le changement climatique et lisez l’anglais, c’est un immanquable. Par contre le volume est copieux et KSR prend son temps. C’est un livre qui se lit doucement et se savoure.