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 Sujet du message: Critique de "Quatre chemins de Pardon" d'U. LeGuin
MessagePosté: Lun Aoû 27, 2007 6:54 am 
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Je n'aime pas paraphraser mais quand une critique est bien menée, pourquoi ne pas la diffuser, tout simplement. Voici donc la critique du livre en question "Quatre Chemins de Pardon", sûrement encore dispo dans notre chère boutique...

Publié le 01/08/2007
« Quatre chemins de pardon » d’Ursula LE GUIN
« Four ways to forgiveness », 1995
ED. L’ATALANTE, JUIN 2007
Par eleanore-clo


"Un « Ursula LE GUIN » de 1995 inédit ? Chez l’Atalante ? Les amateurs de la collection « Ailleurs et Demain » n’en croiront pas leurs yeux. Une œuvre mineure ? Une nouvelle victime de l’intégralite ? Pas vraiment puisque l’éditeur nantais, toujours aussi modeste, a discrètement passé sous silence la kyrielle de récompenses gagnées outre-atlantique : Locus 1995 et 1996, Sturgeon 1995 et Asimov’s 1995...

« Quatre chemins de pardon » appartient au cycle de l’Ekumen au même titre que « La Main gauche de la nuit » [Hugo 1970] ou encore « Les dépossédés » [Hugo 1975]. L’auteur poursuit donc son exploration des anciennes colonies de l’empire de Hain et fait escale sur deux nouveaux mondes : Werel et son dominion Yeowe.

La société werelienne repose sur l’esclavage et la phallocratie. La révolte gronde. Le GUIN choisit quelques témoins pour nous faire vivre la révolution au quotidien et mieux nous montrer les bouleversements qu’elle suscite.

Quatre nouvelles et des appendices composent le recueil : « Trahisons », « Jour de Pardon », « Un homme du peuple » et « Libération d’une femme ».

« Trahisons » conte la relation entre une vieille femme, Yoss, et un dirigeant déchu de Yeowe : Abberkam.
Une étrange relation se noue entre ses deux être écrasés par la solitude : les enfants et petits-enfants de Yoss voyagent dans un vaisseau sub-luminique et elle sait qu’elle ne les reverra pas de son vivant. De son côté, Abberkam doit faire le deuil de ses années de pouvoir. Le village les accepte mais les ignore. Yoss prête sa maison à un jeune couple que les querelles de leur famille séparent [une référence au « Roméo et Juliette » de SHAKESPEARE ?] ce qui permet à Ursula Le GUIN de suivre l’évolution des deux « unions », la printanière et l’automnale. L’une résistera, l’autre pas...

Une lecture attentive des dernières pages soulève cependant quelques interrogations. A qui l’incendie profite-t-il ? Le mensonge peut il cimenter l’amour ? L’auteur reste pudique mais nous laisse quelques indices comme l’emploi du pluriel dans le titre « Betrayals ».

« Jour de pardon » narre l’arrivée de Solly, représentante de l’Ekumen sur Werel. Bien malgré elle, la jeune femme se retrouve utilisée comme pion sur l’échiquier de la politique locale.
Les trahisons abondent et nul n’est ce qu’il parait être. Ainsi Teyeo, le rigide officier de liaison, cache un passé douloureux et une sensibilité à fleur de peau. Batikam, le brillant acteur, possède des talents cachés qui n’ont rien avoir avec la comédie. Les organisations pratiquent aussi le grand jeu. Voe Doe, première puissance militaire et économique de la planète [une métaphore des USA ?] cherche à intégrer l’Ekumen, non pour partager des valeurs morales, mais plutôt pour raffermir son autorité sur ses voisins.

« Un homme du peuple » et « Libération d’une femme » constituent deux facettes de la même histoire, celle de femmes se révoltant contre la servitude. Deux visages car deux regards : celui d’un homme, Hatvzhiva, et celui d’une femme, Rakam.
Hatvzhiva représente l’Ekumen sur Yeowe. Il y découvre que les anciens esclaves, devenus maîtres du pays, continuent à asservir leurs soeurs, filles ou mères, épouses ou amantes. Il va donc semer la graine de la révolte, graine qui germinera et portera fruit grâce à Rakam.

Rakam naît sur Werel, fille d’une esclave, pour laquelle le summum de la réussite sociale consiste à passer du statut de serf à celui de domestique. La jeune fille doit quitter la propriété au décès du maître, puis émigrer sur la planète soeur. Son instruction lui permet alors de former les yeowiennes, contribuant par là même à leur émancipation et à leur désir de liberté. Le GUIN s’est manifestement inspirée de Beecher-Stowe et les pérégrinations de Rakam rappellent étrangement celles de l’Oncle Tom. Elle s’attache à promouvoir la scolarisation féminine : connaissance est mère de liberté !

Les deux nouvelles scrutent aussi l’éternel sujet des relations entre les sexes. Hatzhiva trahit son amie d’enfance avant d’être lui-même renié. Rakam est violée à moult reprises avant de rencontrer son conjoint. La fin [heureuse, soyez rassuré(e)s !] est remarquable d’à propos et de justesse.

Les quatre tableaux explorent différentes facettes de Werel et de Yeowe. Ils n’en présentent pas moins une profonde unité : temps, lieu et action bien sûr mais pas seulement. Quelques grands thèmes, chers à l’auteur, charpentent les récits :

- Le traitement sociétal des personnages et des décors. Pour Le Guin, fille d’ethnologue rappelons-le, l’homme participe de la société. Ses comportements, ses tabous relèvent d’une culture inculquée dès l’enfance. L’acquis communautaire est tout, l’inné rien [ou presque].
- Un regard anthropologique. L’écrivain dénonce la ségrégation raciale et met en scène, avec quelque ironie, un système esclavagiste où les maîtres ont une peau foncée et les serfs une peau blanche !
- Un féminisme raisonné. L’auteur stigmatise l’asservissement des femmes. La différence sexuelle ne justifie en aucun cas la ségrégation, l’infériorité, les agressions. Le viol rituel des adolescentes par des vieillards dans Un homme du peuple restera longtemps dans les mémoires.
- Le couple. Ursula LE GUIN promeut le couple, un couple-refuge, construit par des êtres matures, intelligents, ayant connu des épreuves.

Ce recueil permet d’aborder de nouveaux thèmes au premier rang desquels le pardon. L’auteur se focalise plus particulièrement sur la dualité : trahison, pardon. Selon le dogme catholique, la confession permet, par la réconciliation avec Dieu, de retrouver le chemin des autres et du bonheur. Dieu n’apparaît certes pas dans « Quatre chemins de » pardon mais le cheminement est identique.
Ainsi, Yoss « absous » le corrompu Abberkam qui peut dès lors retrouver l’amour. De même, Rakam pardonne à la gente masculine et peut dès lors aimer.

LE GUIN explore aussi le rôle sociétal d’une religion d’état à travers le tualisme. Les maîtres apprécient cette religion paisible et généreuse [Tual est déesse de la paix et du pardon] qui conforte leur domination et calme les esprits ! Les appendices permettent à l’écrivain de fournir quelques précisions sur ce dogme, poussant d’ailleurs le réalisme jusqu’à monter une religion concurrente, martiale et stoïque, le kamyisme.

La Grande dame de la SF nous livre là un de ses plus beaux livres. Les personnages sont riches et construits avec intelligence. Une multitude de détails et le recours quasi-systématique à une description de leurs parcours renforcent leur authenticité.

La démarche de vulgarisation scientifique apparaît merveilleuse d’efficacité. Les exemples abondent et permettent d’aborder par l’exemple les sciences sociales. Libération d’une femme illustre notamment la théorie de l’Ecole des Annales selon laquelle l’histoire évènementielle ne reflète qu’une partie de la réalité.

Il faut enfin signaler la qualité de la construction. Les multiples et subtiles liaisons entre les quatre nouvelles construisent un panorama global où le tout est supérieur à chacune de ses parties." 8)

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MessagePosté: Lun Sep 03, 2007 8:48 am 
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Localisation: somewhere/sometime
juste comme ça: 1) c'est un peu long et tu es en train d'apprendre que sur un forum la longueur fait fuir (en théorie) et 2) t'as pas l'impression d'en dévoiler trop sur le contenu du bouquin?

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MessagePosté: Mar Sep 04, 2007 9:16 am 
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Localisation: Tolosa (comme quoi, y'en a qui viennent de loin...)
1. c'est une citation d'une critique dont le contenu me semble très correct et très alléchant

2. même si c'est long, c'est la longueur qui permet de dépasser le commun et le stéréotype.

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MessagePosté: Mar Sep 04, 2007 12:23 pm 
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Localisation: somewhere/sometime
1) c'est une citation, honte sur toi
2) bienvenu dans le monde des exclus, néanmoins plus court en dévoile moins sur les enjeux du bouquin, le but d'une critique sur un forum est ,pour moi, d'allécher, de donner envie et non de tout balancer sur l'ouvrage.

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MessagePosté: Mer Sep 05, 2007 8:18 am 
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Localisation: Tolosa (comme quoi, y'en a qui viennent de loin...)
1. je ne suis pas pour reformuler une idée qu'un autre à dit mieux que moi

2. une critique, c'est aussi destinée à être lue par des gens qui ont lu le bouquin et qui peuvent saisir si leur point de vue peut s'enrrichir de l'autre présenté. C'est pas obligatoirement un acte de vente.

PS : Quand même à dire que ma citation ne donne pas envie de lire le livre, c'est pousser le bouchon trop loin... plouf :wink:

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MessagePosté: Jeu Sep 06, 2007 7:01 am 
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Localisation: somewhere/sometime
non moi ça m'interresse pas d'acheter un bouquin dont on m'a deja tout dit

Ensuite jamais moi je n'ai chercher à lire d'autres critiques avant d'écrire les miennes, ça pourrait m'influencer

et na :P

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MessagePosté: Jeu Sep 06, 2007 7:33 am 
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Localisation: Tolosa (comme quoi, y'en a qui viennent de loin...)
Ne me lance pas sur ce sujet... tu as une manière bien perso de chercher de quoi te mettre sous la dent.... et ce n'est pas du tout ni rationnel, ni reflechi.

Je pense que c'est pas mal de citer une critique qu'on aime bien car
1. ça t'apprendrait l'humilité
2. ça te rappèlerait que tu es humain
3. ça confirmerait qu'on apprend qu'au contact des autres

De plus, espèce de méditerrannéen, n'exagère pas toujours tout. La critique sus-posée n'est pas une révélation de la machinerie de l'oeuvre présentée, même si elle s'appuie dessus. Il y a fort interet à les lire, les deux.

Tu sais, c'est comme un resumé d'une oeuvre... Tu lis le résumé, tu crois avoir lu le bouquin et puis tu passe ton bac, et tu te plantes. Que de souvenirs... (l'exemple est à chier, mais ça m'éclate ces vieux souvenirs :D )

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MessagePosté: Dim Sep 09, 2007 5:19 pm 
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Localisation: somewhere/sometime
ma technique est juste cell-çi: j'écris toutes mes critiques en impro direct sorti de mon cerveau
c'est plein de défaut, mais c'est complétement honnéte et forcement comme ça je garde que les élements clés d'un bouquin
libre aux autres de faire différends :P
je critiquais TA méthode de MON point de vue, j'ai pas intenté à ta vie.
Alors la grosse tête, je te la laisse...

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MessagePosté: Lun Sep 10, 2007 3:06 pm 
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Localisation: Tolosa (comme quoi, y'en a qui viennent de loin...)
Interstellar Fugitive a écrit:
ma technique est juste cell-çi: j'écris toutes mes critiques en impro direct sorti de mon cerveau
c'est plein de défaut, mais c'est complétement honnéte et forcement comme ça je garde que les élements clés d'un bouquin
libre aux autres de faire différends :P
je critiquais TA méthode de MON point de vue, j'ai pas intenté à ta vie.
Alors la grosse tête, je te la laisse...


Et ainsi donc tu te fous de moi en sous entendant que j'aurai mieux fait de tourner 7 fois ma langue? pff, hé l'autre quoi! :lol: Moi quand je construit, même si le style ne te convient pas trop, c'est du solide pas du carton :D

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MessagePosté: Lun Sep 10, 2007 3:17 pm 
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Localisation: somewhere/sometime
ouais mais je suis plus lus que toi :P

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MessagePosté: Mar Sep 11, 2007 7:46 am 
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Localisation: Tolosa (comme quoi, y'en a qui viennent de loin...)
Bon, bien, vive le roi. Si sa majesté le permet je continuerai bien sur une petite note à propos du bouquin L'oreille interne de Robert SILVERBERG
[« Dying Inside », 1972]

Classique parmi les classiques, voici LE roman incontournable de Robert SILVERBERG, enfin réédité en France depuis janvier 2007 - la dernière édition, chez J’ai Lu, remontait à 1981, et le roman était devenu difficile à trouver.

Voici enfin, à la portée d’une nouvelle génération de lecteurs, l’histoire de David SELIG, le mutant maudit. Mélancolique, d’une grande finesse d’esprit et profondément humain : à lire d’urgence pour ceux qui ne connaissent pas encore. Je ferai un théma dessus prochainement... Fanatisme oblige.

Silverberg comme U. le Guin font un gros travail sur l'humain dans leurs bouquins. Silverberg, plus noir, étant bien souvent un peu plus difficile à suivre. Et ouaih, c'est ça quand on tente de trop s'approcher de l'individu. (enfin bon, ça, c'est moi qui le dis :lol: )

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MessagePosté: Mar Sep 11, 2007 8:00 am 
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Localisation: somewhere/sometime
ben oui tout le monde a un peu de machin noir au fond du cerveau.
J'ai envie d'appelller ça de la pulpe
D'ailleurs Torgull a fait un disque appeller Antistatik pour decoller la pulpe du fond
AhAh :D :D

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