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Bon alors, je dois reprendre mes histoires là où je les ai laissé.
Que s'est que c'est que je disais?
Ah oui je disais, et tant pis pour ceux qui pensent qu'une intervention ici doit être compréhensible par tous, je vais dans ce "post", divaguer sur un livre (trois en fait) qui constituent la trilogie Orcs de Stan Nicholls.
Donc si vous ne voulez pas qu'on vous raconte la fin du livre, arrêtez de lire.
avertissement préalable : ceci n'est pas une critique de livre (non mais).
Oui, c'est complètement anormal, mais franchement où va-t-on. Je parle d'un bouquin où des Orcs massacrent impunément des Trolls et moi, tant qu'il n'y a pas de vendeur Orc qui vendra des pringles moins cher que chez Trollune, je trouverai ça inacceptable.
Après c'est une question de mise en situation sans doute. Mais il y a un truc qui m'énerve et c'est la facilité avec laquelle les américains se rachètent une conscience. Et là je ne les suis pas d'accord pour dire que cette oeuvre est de nature à évoquer le massacre des amérindiens par les colons. Comme en plus le bouquin est loin de m'avoir transcendé comme d'autre trilogies (voir La rose du prophète de Weiss & Hickman qui est très sympa ou Cà de S. King tout simplement) je me dis qu'il y a encore beaucoup de chemin à faire, et je ne souhaite pas mieux que d'être convaincu du contraire.
Et je m'éloigne mais que vois-je dans ce monde? Une pléthore de races fantastiques (j'en ai déjà cité pas mal mais ajoutons Brownies et Dragons, Gnômes et Centaures, des fées et des trucs assimilés en forme de bébés poupins farceurs flottant dans les airs - et là il pousse quand même) pullule dans l'histoire et vient contribuer à alourdir le décors. Bien sûr pour le reste, sur Maras Dantia, on mange du cochon et on monte des chevaux, mais il y a une explication à çà.
C'est parce que ce monde est initialement celui des humains et les races dites aînées ont été importées. (les scénaristes de Stargate SG n'auraient pas fait mieux là-dessus) Les orcs finissent donc par rentrer chez eux en laissant derrière eux le bordel qu'ils ont semé sur tout le continent, avec toutes les promesses qui s'offrent à eux et la grande prophétie mystique qui reste inexpliquée pour nous.
Alors oui je hais ce livre. Pas tellement parce qu'il ne tient pas ses promesses, ni parce qu'il nous plante un décor fastueux qui cache un arrangement extrêmement limité au niveau émotionnel. Ni même parce qu'il fait de l'action un sous-produit d'une culture qui semble ne reposer sur rien d'autre en définitive. En vérité je ne sais pas vraiment dire pourquoi je le hais tant. Peut-être toute cette violence qui y est contenue. Peut-être la forte impression que tout ce qui s'y trouve existe déjà ailleurs dans d'autres livres et est simplement habilement rassemblé en un tout. Peut-être juste le fait que j'ai acheté les trois tomes alors qu'il existait une intégrale.
En fait j'ai surtout l'impression que ce livre est une forme de piège qui m'a enlevé ma liberté. Par la surenchère d'action on se dit sans cesse que l'on doit aller voir ce qui va s'y passer parce que ça peut pas continuer comme ça au bout d'un moment un truc sérieux dans le monde va se casser. Alors on continue à lire et de plus le plaisir reste à un niveau assez satisfaisant. Alors on n'a pas vraiment de raison de s'arrêter. De même les personnages qu'on investit sont tour à tour privés de leur intérêt sans qu'on puisse vraiment s'en défaire ; d'abord le nain Jup qui a des pouvoirs d'éclaireur n'est en fait pas un nain avec des pouvoirs mais devient vite un guerrier avec une compétence un peu spéciale. Le lieutenant Haskeer (le plus marrant) perd la raison et devient une molle marionnette entre les "mains" des reliques avant de retrouver ses esprits, ce qui le met sur la touche pour un bon tiers du cycle. L'officier Coila, la femelle, se révèle en fait inutile pour le groupe alors qu'on fonde beaucoup d'espoir sur elle. Même le vieux médecin finit par décevoir en mourrant à la fin. Mais Nicholls entretient notre intérêt pour chacun d'entre eux en les ravivant au moment critique comme on souffle sur un pot de brandons pour se faire un peu de lumière dans le noir. Enfin, on reste tout aussi dépossédé devant la conclusion de la grandiose quête mystique, puisque les seules choses qu'on apprend sont que les quelques personnages d'importance ont eu un rôle important dans le passé mais que cette importance reste subordonnée à des phénomènes bien plus fondamentaux sur lesquels on n'aura jamais la possibilité de lever le voile. Sans compter que toutes les révélations se font dans les quelques pages de la fin, rendant le manque d'information encore plus criant. Bien sûr pour les héros tout reste à faire, mais le monde lui a perdu tout intérêt et il est évident que l'on n'y reviendra pas : cette prophétie c'est de l'histoire ancienne et ne demandez pas. Nos héros ont mis leurs miches au chaud mais le monde lui continue d'être la proie de la banquise qui envahit petit à petit la terre, et les humains et leur culte Uni vont sans doute finir par coloniser une bonne partie du bizness.
J'espère que personne n'aura lu cette chronique jusqu'ici. Je pense que si Nicholls se trouve un scénariste avec qui bosser, il peut faire du travail extraordinaire.
Alexandre
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