Gagas a écrit:
y a-t-il une différence notoire ou notable dans la façon dont les auteurs anglo-saxons et les auteurs français personnalisent le mal ou l'adversité dans leur roman ? Accessoirement doit-on y voir la source de tous ces romans "à la sauce ombre" ? Qui sont les grands auteurs de ces dernières années qui ont réussi à créer des ouvrages qui, au-delà de l'apport d'un divertissement, introduisent un sentiment de vivacité (fait probablement d'ambigüité) dans les rapports de force entretenus par leurs héros ?
Alexandre
Je ne vais pas me prendre la tête bien longtemps, pas envie en ce moment mais bon, c'est dommage de laisser sans réponse un post qui soit pour une fois plus de l'ordre du fond que de la forme.
« Les gens se tournent vers les royaumes de la fantasy pour y chercher stabilité, vérités ancestrales, axiomes immuables. Et les moulins du capitalisme les leur fournissent. La fantasy marchande recycle les vieux thèmes pour les dépouiller de leur densité intellectuelle et éthique, et pour changer leurs intrigues en violence, leurs acteurs en marionnettes, leurs vérités premières en platitudes. »
Ursula LE GUIN, avant-propos de « Contes de Terremer »
On ne fait pas souvent du neuf.
On se tourne souvent vers le passé, trop souvent, pour y puiser un réconfort, une fausse sécurité.
Le
vintage, l'esprit de
collection, la
mode sont des visualisation d'époque des archetypes et shèmes préetablis que notre esprit se fabrique pour se donner une substance, un ego et un semblant de limite.
"Une vieille chanson, une chanson incroyablement vieille qui était déjà vieille quand on l’avait forgée, émergea de quelque recoin oublié de son cerveau. Et il fut surpris de la trouver là, surpris de l’avoir jamais connue ; et il se sentit soudain tout empli de mélancolie à l’idée des siècles innombrables qu’éveillait son souvenir, il évoqua avec nostalgie les coquettes maisons blanches perchées sur chaque colline, et les hommes qui aimaient leur terre et qui parcouraient leur domaine avec le calme et la tranquille assurance du propriétaire.
Annie n’habite plus ici.
« C’est stupide se dit Jenkins. C’est stupide d’être hanté par le souvenir d’une espèce disparue. Stupide »"
« Demain les chiens », Clifford D. SIMAK
Parmis toutes nos structures mentales et nos préjugés, il y a bien sur ce qu'a mis en avant Gagas ; ah vous voyez, j'y viens.
Je pense que la pensée française et anglaise sont par beaucoup similaires. Et même si on peut ressentir une plus forte présence du religieux chez nos confrères d'outre-manche, elle n'en est pas moins absente de notre petite tête. On a juste cru éradiquer le Christ en l'appelant Marianne et on a cru détruire la toute puissance divine en donnant à l'Argent des vertus miraculeuses. Bref. Comme je veux faire
bref, je dirai seulement qu'en effet derrière pas mal d'Ombres se cache notre éternelle et chimérique lutte bien/mal, derrière chaques ombres, il y a un peu de nous qu'on rejette, malheureusement et peu sont ceux qui la voyent comme un mélange de lumière et d'obscurité.