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 Sujet du message: Daniel Abraham: The Long Price Quartet
MessagePosté: Dim Oct 25, 2009 6:22 am 
Troll du Coin

Inscription: Sam Mai 05, 2007 9:32 am
Messages: 146
Il s'agit d'une série de fantasy de quatre livres:
A Shadow in Summer
A Betrayal in Winter
An Autumn War
The Price of Spring

J'ai lu les deux premiers. Il faut d'abord noter la construction originale de la série, peut-être unique en fantasy: on tourne autour de thèmes similaires d'un livre à l'autre, on retrouve des personnages, mais il y a une élipse temporelle assez importante entre les tomes, et on change complétement de cadre (on passe du Sud au Nord du continent). Pourtant, passé un petit temps d'adaptation, on s'y fait assez facilement, en particulier parce que tous les personnages sont intéressants et dépeints de manière détaillée.

Les récits en eux-même concernent deux complots, Shadow in Summer une tentative d'invasion étrangère et Betrayal in Winter une guerre de succession.

Le monde est des plus originaux. Les deux premiers récits se déroulent sur le même continent, vaguement orientalisant, qui se trouve être la première puissance marchande mondiale. Là, les gens parlent autant avec les mains qu'en usant de paroles (et je vous assure que ça ajoute un sérieux degré de profondeur aux dialogues, outre que ça rend allège la construction stylistique du roman).

Ce continent, parsemé de cités-états, est le seul à connaître une paix absolue, aussi bien sur le plan intérieur qu'extérieur. Et ce grâce à la magie.

Daniel Abraham est parvenu à créer un système de magie fascinant, où politique, économie et militaire sont étroitement liés. En effet, chacune de ces cités-états possède un Poète, créateur d'un andat, un concept fait chair et réalité à partir d'un poème le décrivant.
Chacun de ces concepts est à la fois un outil économique majeur et une arme de dissuasion inégalée: par exemple, eau-qui-coule-à-rebours sert à alimenter les pompes d'une cités minière ou à créer des puits, mais peut aussi noyer toutes les terres d'une nation ennemie d'une pensée; pierre-qui-coule permet de creuser des galeries de mines ou de créer des ouvrages architecturaux, mais peut détruire les cités et faire écrouler les montages; celui-qui-n'a-pas-de-graines peut accélérer le cycle des plantes, mais aussi détruire les récoltes et les nouveaux-nés (humains ou animaux) sur un ordre.
Le problème, c'est que ces concepts sont liés par une compulsion, un geas, mais recherchent intrinsèquement la liberté, le retour à leur état premier de non-être. Et que chaque fois qu'ils parviennent à se libérer, il devient plus difficile de les rappeler dans ce monde, car le même poème ne peut pas être utilisé deux fois. Toute l'économie du continent est donc basée sur une ressource destinée à se raréfier indéfiniment, qui plus est sur-exploitée par le passé.

Ce concept de magie et les réflexions qu'il ouvre sur la situation du monde réel suffiraient à rendre la lecture de ce cycle intéressante, mais les livres sont d'abord passionnants parce qu'ils abordent des thèmes profondément humains par le biais de personnages crédibles et complexes. C'est ce qui fait leur vraie beauté et ce qui devrait vous inciter à y jeter un œil, si vous cherchez quelque chose qui sorte des sentiers battus de la fantasy et des clones médiévaux-occidentaux du Trône de Fer.

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 Sujet du message: Re: Daniel Abraham: The Long Price Quartet
MessagePosté: Dim Aoû 29, 2010 10:26 am 
Troll du Coin

Inscription: Sam Mai 05, 2007 9:32 am
Messages: 146
Ça faisait un moment déjà que j'avais fini les 2 derniers tomes, mais vu que je suis flemmard (ou distrait, qui sait), la critique était restée en rade.

Dans An Autumn War, les Andhat font défaut au moment crucial, laissant les cités ouvertes aux envahisseurs. Les complots des deux romans précédents aboutissent, et la guerre ravage un continent entier.

Mais quand il y a guerre, il n'y a aucun gagnant... Juste des ennemis joints dans la douleur.

Dans The Price of Spring, la boucle est bouclée: le grand défi qui se pose aux personnages n'est plus de gagner la guerre, mais bien de reconstruire, une tâche autrement plus ardue.

Les ennemis ne sont plus extérieurs, mais intérieurs. Les bonnes intentions mènent au chaos.

La fin du cycle coïncide avec celle de la vie du héros, et en tournant la dernière page, le lecteur comprend que les quatre tomes ne forment qu'un, à savoir le récit d'une vie.

L'émotion n'a fait que grandir au long des quatre romans, et les dernières pages sont à la hauteur de l'édifice patiemment construit sur presque 1500 pages: grandioses.

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