Salut, voici une critique sur Le Dernier Magicien d'Hobb; elle date un peu.
Cette histoire se déroule au coeur d'une ville brumeuse et austère, grise. Oui, c'est le mot, c'est cette couleur qui l'emporte dans Le Dernier Magicien, à l'effigie des murs décrépis et de la pauvreté. Le Magicien, tel est son nom et on l'oublie assez facilement en lisant cette histoire. Vous ne verrez nulle boule de feu, nul éclat héroïque dans ce roman de Fantaisy Urbaine, seulement un homme, son ombre et des mots qui réchauffent les Coeurs. Cette histoire nous apprend qu'avant de recevoir, il faut donner. Néanmoins, si vous brisez cette équilibre, si vous refusez de donner, vous perdez vos pouvoirs. Voilà comment semble fonctionner la magie dans la ville de Seattle.
Après cette mise en contexte, il faut souligner l'aspect poétique de ce roman. On se demande même en lisant, si en fait, ce n'est pas elle la véritable magie. J'avoue avoir eu du mal à rentrer dans l'histoire; peut-être pas tant à cause des personnages, mais plutôt de l'énigme, du mystère qui les entourent. On ne sait rien, du début à la fin. Rien n'est résolu et la fin du récit pose plus de questions qu'elle n'apporte de réponses, finalement. La psychologie du Magicien oscille entre mélancolie, regrets, et joie des petits rien du quotidien. Les personnages sont comme des silhouettes, tantôt lumineuses, tantôt bien plus sombres qu'elles ne le devraient. Elles se croisent, se parlent, puis retournent à leur mission, dans les ténèbres. La solitude auréole ce roman. Le vrai titre était Wizard of The Pigeons. Il est beaucoup plus parlant, en cela qu'il évoque l'état de misère du magicien, et sa fonction première, nourrir les pigeons au milieu d'un parc tel un clochard. Le Magicien vit dans la même réalité que nous et pourtant, on a l'impression qu'il est complètement déconnecté de notre présent. Si les gens le voient, ils l'oublient vite. Derrière, il y a bien sûr une dénonciation du peu de considération que nous avons pour les plus pauvres qui mendient dans les rues. C'est une leçon d'humilité, magistralement orchestrée par la Dame de la Fantasy contemporaine. Le rythme est assez lent, le tout bien obscur, que ce soit l'intrigue, les personnages; en fait, tout est plus ou moins noir. Et en même temps, c'est si beau qu'on pourrait en pleurer. C'est la force de ce roman envoutant qui change agréablement de la Fantasy plus classique. Néanmoins, j'avoue qu'un seul me suffit.
Cette histoire fascine, et semble à la fois terminée et imparfaite. Mais étrangement, même si j'ai espéré juste après la lecture mettre la main sur une suite, j'ai pensé avec du recul qu'elle serait de trop. Parfois, certains livres doivent garder leurs secrets; et le Magicien s'éloigner, puis disparaitre, avalé par la brume. Les mots de la fin seraient ceux-ci : pénombre, neige et silence.
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