J'aimerai introduire un roman acheté par hasard à la lecture d'un résumé improbable, et qui s'est révélé le meilleur roman de fantasy que j'ai lu depuis au moins 1 an, à savoir
Le nom du vent de Patrick Rothfuss.
"
I have stolen princesses back from sleeping barrow kings. I burned down the town of Trebon. I have spent the night with Felurian and left with both my sanity and my life. I was expelled from the University at a younger age than most people are allowed in. I tread paths by moonlight that others fear to speak of during day. I have talked to Gods, loved women, and written songs that make the minstrels weep.
My name is Kvothe. You may have heard of me."
Un anglophone qualifierait le résumé de "witty" ou "appealling" mais nous nous contenterons d' "accrocheur", même si ce n'est guère lui faire honneur, tout comme le résumé est incapable de retranscrire le roman lui-même dans sa beauté et sa densité.
Il s'agit d'un premier roman, certes, mais si maîtrisé qu'il ferait honte à nombre de grands pontes et de vieux routards de la fantasy, voire de la littérature plus "classique".
Si je devais le résumer en deux mots, c'est un roman picaresque et jubilatoire.
Un personnage de légende raconte sa vie à un vieux chroniqueur tandis que des ennemis surnaturels se rapprochent. Le livre correspond à la première partie de sa vie, de sa petite enfance à son adolescence.
The Name of the Wind est aussi intitulé "day one" des chroniques du Tueur de Roi, car Kvothe annonce que son histoire requiert 3 jours afin d'être narrée dans son intégralité.
De son enfance en tant que baladin itinérant, de son éducation par un vieux mage, de sa rencontre avec des monstres de légende à sa survie dans les rues d'une métropole froide et déshumanisée, nous n'ignorons rien des péripéties de Kvothe (ou du moins de ce qu'il veut bien nous en dire et le chroniqueur nous transmettre).
Mais le point focal du récit est la période de l'adolescence de Kvothe où il mène la double vie de ménestrel génial et d'apprenti magicien fauteur de troubles, ayant rejoint une "Académie" où peut être acquis l'ensemble du savoir, de la magie à l'alchimie, en passant par la médecine, la physique, l'histoire, la dialectique...
De là hélas un certain nombre de commentaires journalistiques clamant que l'auteur se serait inspiré d'Harry Potter. Toutefois le lien est encore plus ténu que celui existant entre l'
Île du Crâne et HP, que les fans d'HP ont toujours nié avec véhémence. Le setting, l'ambiance, les thèmes abordés n'ont rien à voir.
Je conclurai sur ce commentaire de Tad Williams, qui me semble parfaitement
exprimer ma pensée:
"
THE NAME OF THE WIND has everything fantasy readers like, magic and mysteries and ancient evil, but it's also humorous and terrifying and completely believable. As with all the very best books in our field, it's not the fantasy trappings (wonderful as they are) that make this novel so good, but what the author has to say about true, common things, about ambition and failure, art, love, and loss."
Voilà, j'appelle à la rescousse les autres lecteurs de ce livre fabuleux, car je sais qu'il y en a au moins 2 autres qui rôdent sur ce forum...