Les héros de Jinlong 1/5
Bon, allez, on va esayer de le faire revivre un peu ce thread...
Les évènements de la dernière séance (pour les précédentes, ce sera au bon vouloir de chacun).
Les recettes séculaires, c'est bien. Quand elles impliquent un savoir ancien, c'est déjà un peu plus compliqué. Et quand des noms plus habituellement associés à des figures au limes de l'histoire et de la légende sont impliqués, ça commence sérieusement à sentir les ennuis.
Enfin bref, le matin se levait, les oiseaux chantaient doucement en cette chaude matinée d'été quand le groupe décida d'aller chercher deux ou trois bricoles: les armes des héros tombés pour Jinlong et d'autres babiolles de cet accabit.
En route pour le mont sacré du nord, ces voyageurs d'un nouveau type firent la connaissance de quelques pélerins dans une auberge. Glissant quelques verres de ci, de là, l'Ancien se fit assez rapidement quelques amis... qui devinrent des amis ébahis de découvrir que le vieil hommes qui buvait avec eux avait eu le privilège de croiser le chemin d'un Immortel, un vrai (non, pas l'armoire à glace du groupe qui répond aussi à ce surnom)!
Un peu plus à l'écart de l'ébaïssement ainsi créé, la Balafre conversait avec plus prosaïquement avec quelques marchands afin d'échanger quelques informations sur le voyage. Des informations assez clairsemées qui l'amena à conclure que le groupe pourrait y gagner à se joindre à une caravanne de marchand, ne serait-ce que pour passer d'un mont sacré à l'autre en évitant certains ennuis. Le seul petit soucis étant pour l'heure que la principale ville des environs, Handan, ne leur ouvrirait certainement pas les portes, après certains évènements dont ils n'étaient pas nécéssairement très fiers.
En somme, il fut convenu qu le groupe irait au premier mont à pied... Ce qui prit quelques jours, sous un soleil de plomb, et avec des prix d'auberges croissant régulièrement et surtout rapidement...
Les collines cédaient la place à des montagnes relativement modestes. En suivant les chemins qui longeaient une assez large mais peu profonde, le groupe finit par se mêler aux pélerins qui se déirigeaint vers ces lieux. De ci, de là, quelques patrouilles rappelaient à qui l'aurait oublié que la frontière était proche, et que la passe que surplombait le mont sacré avait toujours constitué un point d'entrée dans le Zhonguo pour les barbares du nord.
Bientôt, deux monts apparurent, formant l'ensemble du mont sacré du nord.. Le plus petit, au sud-ouest, dominait la rivière de près de cinq cent mètres. Six cent mètres d'une ascension possible mais difficile et risquée. Le second, au nord-est de la rivière montait près de trois cent mètres de plus. En contrebas, serpentant entre les rocs, la rivière, seul envahisseur des contrées du nord qui était la bienvenue dans ces lieux. Au sud de la passe, au pieds des deux monts sacrés, elle avait formé un petit lac aux eaux sombres. Le long du cours d'eau, une voie avait été tracée, et quelques pierres dressées rappelaient que le lieu était dédié aux pélerinnages depuis de longues années...
La vision de ces monts, couverts d'une végétation riche, d'arbres majestueux, de rochers solides et tacheté des chapeaux signifiant des pélerins offrit au groupe une vision assez impressionante. Pour la première fois de leurs vie, ils voyaient un des mont sacré.
En avançant, ils remarquèrent que peu de personnes semblaient tirer profit de la présence du lac, visiblement si frais en plein coeur de l'été torride. Questionnant un voyageur, ils apprirent que les eaux de celui-ci avaient mauvaise réputation. On disait le fond du lac chargé des corps de nombreux soldats ayant combattu les envahisseurs du nord depuis des siècles... Le groupe s'étant arrêté et ayant déjà commencé à réfléchir au moyen d'atteindre les armes de ces défunts reposant au fond du lac, l'Ancien remarqua un brave pécheur qui semblait ne pas se soucier de certaines croyances. Après tout, le poisson était "plus gros par ici", et il n'avait pas besoin de plus.
L'Ancien lui demanda donc s'il n'existait pas quelque'un qui pourrait le renseigner plus sur l'histoire des lieux. On lui répondit "P'tet." Insistant, l'Ancien lui demanda s'il n'existait pas une grotte ou une caverne plus haut dans la montagne... La réponse se fit plus claire "bah oui, et pas qu'une." Alors que les autres membres du groupe continuaient à parler entre eux, l'Ancien proposa à son nouveau "compagnon" de lui offrir une bonne bouteille s'il acceptait de le conduire à l'une d'entre elle, bien reculée si possible. Le marché fut conclu.
Une grosse heure plus tard, à flanc de montagne, le pécheur s'arreta devant l'entrée d'une petite grotte. L'Ancien, pantelant, rouge de visage, avec de jolies taches vertes et marron à l'endroit où il était tombé et avait glissé, griffé par les branches, fit une halte bien méritée. Il donna à son compagnon le prix de son labeur et lui demanda de prévenir ses amis en bas de la montagne lorsqu'il repasserait. Chose qu'il s'empressa de ne pas faire. Heureusement, les compagnons en question, ayant noté la disparition de leur ami, avaient décidé de s'arrêter le long de la rivière et de l'attendre, les pieds dans l'eau, la tête sous les branches d'un bon arbre, faisant un signe amical au pélerin de passage.
Dans la montagne, l'Ancien nota que la grotte devait être habitée. Il l'escomptait bien! Certaines odeurs peu agréables s'élevaient des environs. Hélant, il fit sortir un vieil homme. Un très vieil homme même, aux cheveux hirsutes, pour le peu qu'il lui en restait, arborant quelques tâches de vin sur la peau et vétu de guenilles des plus âgées. Alors que celui-ci s'encquit de la présence de l'Ancien dans un langage assez confus et obscur, celui-ci lui proposa de boire quelques coupes avant d'aller plus avant. Sortant sa coupe, don d'un Immortel (un vrai!), il ne put que remarquer le regard de son "hôte" s'éclairer. S'enchaîna alors une certaine réflexion sur la notion d'équilibre, de besoin de trouver les armes des héros passés, et finalement d'amener les compagnons de voyages de l'Ancien.
D'une manière globale, il fut décidé que le groupedevrait revenir à la nuit tombée. Se dépéchant de descendre la colline, l'Ancien retrouva ses amis qui l'attendaient. Il les informa de la situation avant de sombrer dans une sieste pour le moins réparatrice. En d'autres termes, cavaler la montagne, en plein été, ce n'était plus de son âge. Le pire étant qu'il allait bientôt devoir remonter. La Balafre et le Sang-Mêlé profitèrent de ce repos pour s'amuser innocemment au dépend de l'Ancien, pendant que Beau Gosse et l'Immortel continuaient à deviser de leur coté et à espérer qu'un poisson géant puisse venir happer Shifu Shifu qui avait jeté son dévolu sur le Mousse.
Lorsque l'Ancien se réveilla, il conduisit le groupe jusqu'à la grotte, à renfort de "tiens, là il y avait un trou" et autres petits détails. Arrivant sur les lieux, tous purent sentir l'odeur des plus particulière, mélange d'herbes en décomposition et de viandes faisandée qui sortait de la grotte, au même titre qu'une certaine fumée. S'approchant, ils virent un feu sur lequel reposait un chaudron. De celui-ci s'élevait un bouillonnement lent des plus suspect. Appelant leur hôte, ils furent surpris de le voir arriver derrière eux, sortant d'un fourré, portant une grosse poignée d'herbes tout juste arrachées avec leurs racines. Des morceaux de terre y étant toujours collés. Tout souriant, le vieil homme se dirigea vers son chaudron et jeta ses herbes dedans sans plus dégards, sous le regard médusé du groupe.
S'ensuivit une petite discussion sur la notion de temps, sur celle de devoir, de risque, d'équilibre... Et comme toute discussion philosophique, celle-ci fut agrémentée d'une boisson que leur servit le vieil homme. Une production locale dont la première particularité était d'être assez alcolisée pour anesthésier la gorge et ainsi donner le courage au groupe d'avaler la mixture qui n'avait cessé de bouilloner dans le chaudron, produisant de temps à autre un bruit étrange ou une odeur plus étrange encore.
Un bon bol de la mixture fut servit à chacun. Le Mousse se rappela alors qu'il avait déjà bien mangé au matin et n'avait vraiment plus faim.
L'ancien fut le premier servit et eu surtout une sorte de substance gélatineuse qui semblait presqu'animée d'une volonté propre.
L'Immortel commença à regarder le contenu de son bol avant de noter que le contenu de son bol le regardait également... Il devint blême.
Le Sang-mêlé, plus chanceux, eut droit à un morceau de viande, tenant tout seul debout dans son bol. Tout du moins avait-il cessé de bouger.
La Balafre commença quelques expériences relatives à la visquosité de la substance tandis que Beau Gosse échangea son gros bol contre celui plus petit de son apprenti en lui disant "tu as besoin de grandir, allez mange..." Quelques gouttes de sueur perlèrent, quelques sanglots furent refoulés, mais les bols furent avalés. Bientôt, le groupe commença à s'endormir.
Et il se réveilla au son de "Seigneurs, seigneurs, les barbares arrivent!"
_________________ La paresse c'est se lever à six heures du matin, pour avoir plus de temps à ne rien faire. Tristan Bernard
Dernière édition par Pernoel le Lun Mar 19, 2007 6:04 pm, édité 3 fois.
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